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Une demande mondiale prometteuse mais al Une demande mondiale prometteuse mais aléatoire

Les entreprises devront mettre en place des garde-fous face aux fluctuations.

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Les industriels laitiers affichent un optimisme inébranlable pour l'avenir. Les prévisions sont réjouissantes : à long terme, la demande mondiale progressera de 2,3 % par an en moyenne, tandis que la production n'augmentera « que » de 1,8 %. « Il manque 4 milliards de litres chaque année pour répondre aux besoins », souligne Gérard Calbrix, économiste à l'Association de la transformation laitière. Avec la fin des quotas, les tranformateurs seront aux commandes pour augmenter les volumes de leurs livreurs. « Il existe des opportunités phénoménales, souligne Damien Lacombe, président de la coopérative Sodiaal. Nous devons en profiter dans l'intérêt des adhérents qui veulent accroître leur production. Les marchés apportent une réponse pour écouler le lait supplémentaire. Mais la coopérative doit accompagner ses éleveurs pour résister à la volatilité des marchés. »

ÉQUILIBRE FRAGILE

Car l'aventure n'est pas sans risques. « L'équilibre offre-demande est fragile, précise Gérard Calbrix. Il y a peu de craintes sur le long terme mais des déséquilibres de quelques mois sont possibles sur le court terme. » Néanmoins, si les cours mondiaux fluctuent fortement, la demande n'a pas connu de vrai retournement de tendance et personne ne croit à son effondrement. D'une année sur l'autre, elle oscillera peut-être de 1 à 2 %. « Je ne vois pas de risque "volume" important, confirme Michel Nalet, responsable communication de Lactalis. La demande mondiale est globalisée, la Chine n'est pas l'unique débouché, il y a aussi l'Asie du Sud-Est, l'Afrique… » Pour se lancer sur le marché mondial, les entreprises multiplient les fusions et acquisitions. Objectif : atteindre une « taille critique » suffisante pour diluer les charges, absorber les à-coups des cours ou surmonter la perte d'un marché.

DIVERSIFIER LES DÉBOUCHÉS

Elles diversifient leur panier de produits, ce qui leur permet de faire des reports des fabrications en difficulté vers celles qui tirent. Elles diversifient également leurs clients. Bel ou Lactalis, implantés dans plus de 120 pays, peuvent faire face à une dénonciation de contrat, en se reportant sur d'autres destinations. Néanmoins, la marge de manoeuvre est faible en cas de contraction des débouchés car l'ajustement par les volumes fonctionne mal. Les transformateurs n'auront guère d'autres choix que de casser les prix pour remporter un marché et écouler leurs volumes de lait. La spirale baissière se répercutera alors aux producteurs.

« Plus une entreprise s'internationalise, plus elle risque d'être confrontée à des facteurs d'instabilité, souligne Damien Lacombe. Or on ne peut faire remonter 100 % de la volatilité aux éleveurs, il faut l'amortir en ajustant les fabrications. Néanmoins, cela ne suffira pas. La filière doit proposer des systèmes plus innovants pour la prochaine réforme de la Pac, par exemple un système de garantie des marges. »

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